Mettre ses déchets organiques au compost, c’est un geste écolo de plus en plus répandu – et même devenu obligatoire. Mais attention, trier ne veut pas dire tout jeter pêle-mêle. Certaines épluchures, pourtant issues de légumes, peuvent nuire à la santé de votre compost. C’est le cas des pommes de terre, souvent perçues comme inoffensives, mais qui cachent un potentiel destructeur pour votre terreau maison.
Un risque invisible… mais bien réel
Les épluchures de pommes de terre ont une réputation de bonnes élèves : biodégradables, riches en matière organique, faciles à découper… mais elles posent un vrai problème sanitaire dans un composteur. Pourquoi ? Parce qu’elles peuvent transporter des champignons et des agents pathogènes, comme la verticilliose, qui attaquent le compost et peuvent contaminer l’ensemble de votre sol.
Autre souci : la pomme de terre fait partie de la famille des solanacées, des plantes qui ont la fâcheuse tendance à développer des maladies résistantes. Une simple pelure peut suffire à déstabiliser tout l’équilibre microbien du compost, mettant à mal des mois de patience.
Pommes de terre germées : encore pire
Vous avez retrouvé un vieux sac de pommes de terre oublié dans un coin sombre de la cuisine ? Et bien, même au compost, il est déconseillé d’y glisser une pomme de terre germée. Non seulement elle risque de véhiculer des maladies, mais en plus, elle pourrait reprendre sa croissance, en plein milieu du bac.
Et oui, une pomme de terre germée est coriace : elle peut très bien pousser dans un compost nourri et chaud, absorbant au passage tous les nutriments nécessaires aux autres matières. Résultat : elle appauvrit le mélange et déséquilibre votre cycle de compostage.
Les bons déchets à privilégier
Heureusement, tout n’est pas interdit. Bien au contraire. Le compost aime les épluchures… à condition de faire les bons choix. Voici une petite liste d’épluchures et résidus que vous pouvez intégrer sans crainte :
- Peaux de banane : riches en potassium et phosphore, parfaites pour nourrir les sols.
- Fanes de carottes ou de radis : elles se décomposent rapidement et ajoutent de la matière verte.
- Épluchures d’oignons, de kiwis, d’avocats : avec modération, mais tout à fait compostables.
- Trognons de pommes, restes de salades, coquilles d’œufs écrasées, marc de café : autant d’éléments qui apportent équilibre et diversité au compost.
Petit rappel : pour un compost réussi, il faut alterner les matières “vertes” (humides et riches en azote) et les matières “brunes” (sèches et riches en carbone), comme les feuilles mortes, le carton ou les coquilles de noix.
Faire du compost, ce n’est pas seulement entasser des épluchures. C’est aussi connaître les bons gestes pour obtenir un terreau riche, sans danger pour le jardin. Et parfois, cela passe par de petits sacrifices… comme renoncer à y jeter ses patates. Un mal pour un bien, surtout pour vos plantations !





