Le compostage est une pratique écologique aussi simple qu’utile, permettant de transformer nos déchets organiques en or noir pour nos jardins. Que vous soyez novice curieux ou jardinier en herbe souhaitant réduire votre empreinte écologique, vous êtes au bon endroit ! Je vous propose de découvrir ensemble les principes fondamentaux du compostage, les différentes méthodes adaptées à chaque situation, et tous les bénéfices que vous pourrez en tirer. Suivez le guide pour devenir un as du compostage et donner une seconde vie à vos épluchures !
Qu’est-ce que le compostage ?

Le compostage est un processus biologique naturel qui transforme les déchets organiques (restes alimentaires, feuilles mortes, tontes de gazon) en un amendement riche pour le sol. C’est en quelque sorte le recyclage tel que la nature l’a toujours pratiqué ! Au cœur de ce processus se trouve l’humification, soit la décomposition de la matière organique en humus, substance essentielle à la fertilité des sols.
Ce petit miracle de la nature est rendu possible grâce à l’action des micro-organismes (bactéries, champignons) et de petits animaux (vers, cloportes, collemboles) qui travaillent d’arrache-pied pour décomposer nos déchets. Pour que cette équipe de décomposeurs puisse œuvrer efficacement, trois conditions sont essentielles :
- L’oxygène : les décomposeurs ont besoin d’air pour respirer et dégrader efficacement la matière
- L’humidité : ni trop, ni trop peu – l’idéal étant comparable à celle d’une éponge essorée
- Un équilibre entre matières azotées (vertes/humides) et carbonées (brunes/sèches)
Le compostage que nous pratiquons dans nos jardins est généralement aérobie, c’est-à-dire qu’il se déroule en présence d’oxygène. À l’inverse, la méthanisation est un processus anaérobie (sans oxygène) qui produit du biogaz. Dans nos composts domestiques, nous cherchons à favoriser la décomposition aérobie qui limite les mauvaises odeurs et accélère la transformation des déchets en compost.
Les différentes méthodes de compostage

Plusieurs techniques de compostage s’offrent à vous selon votre espace disponible et votre style de vie. Explorons ensemble les principales méthodes pour trouver celle qui vous conviendra le mieux.
Le compostage en tas
C’est la méthode la plus simple et la plus ancestrale. Elle consiste à empiler vos déchets organiques directement sur le sol, dans un coin du jardin.
- Principe : Les déchets sont déposés en tas à même le sol, permettant un contact direct avec les micro-organismes du sol
- Matériel nécessaire : Pratiquement aucun, éventuellement une fourche pour retourner le tas
- Avantages : Solution économique, capacité illimitée, facilité d’accès pour l’entretien
- Inconvénients : Aspect visuel moins soigné, plus exposé aux aléas climatiques, peut attirer des animaux
- Espace requis : Minimum 1m² au sol, idéalement dans un endroit semi-ombragé
Le compostage en bac
Plus structurée, cette méthode utilise un contenant spécifique pour circonscrire et protéger le processus de compostage.
- Principe : Les déchets sont contenus dans une structure fermée sur les côtés mais ouverte sur le dessus et le fond
- Matériel nécessaire : Un composteur en plastique, en bois ou fait maison, une fourche ou un aérateur
- Avantages : Esthétique plus soignée, meilleure protection contre les aléas climatiques, montée en température plus rapide
- Inconvénients : Capacité limitée, manipulation parfois moins aisée pour retourner
- Espace requis : L’emprise au sol du bac (généralement 80×80 cm) plus un espace de circulation
Le lombricompostage
Solution idéale pour les appartements ou petits espaces, cette méthode utilise des vers spécifiques pour accélérer la décomposition.
- Principe : Des vers de compost (Eisenia) transforment les déchets organiques en lombricompost très riche
- Matériel nécessaire : Un lombricomposteur (plusieurs plateaux superposés), des vers spécifiques
- Avantages : Fonctionne en intérieur, processus rapide, production d’un engrais liquide
- Inconvénients : Capacité limitée, besoin d’attention particulière pour les vers
- Espace requis : Équivalent d’une petite valise, à placer dans une cuisine, un cellier ou un balcon
Le compostage collectif
Solution conviviale pour les zones urbaines, où plusieurs foyers partagent un ou plusieurs composteurs.
- Principe : Mutualisation du compostage entre voisins avec une gestion partagée
- Matériel nécessaire : Composteurs de grande capacité, outils de jardinage partagés
- Avantages : Crée du lien social, partage des responsabilités, économie d’échelle
- Inconvénients : Nécessite une bonne organisation et communication
- Espace requis : Espace commun accessible (jardin partagé, pied d’immeuble, parc)
Que peut-on mettre dans son compost ?
La réussite d’un bon compostage repose en grande partie sur les matières que vous y introduisez. Il est essentiel de respecter un équilibre entre les matières azotées (vertes) et carbonées (brunes) pour favoriser une décomposition efficace.
Les déchets compostables
| Déchets azotés (verts/humides) | Déchets carbonés (bruns/secs) |
|---|---|
| Épluchures de fruits et légumes | Feuilles mortes |
| Marc de café et filtres | Brindilles, petites branches broyées |
| Sachets de thé (sans agrafes) | Cartons non imprimés déchirés |
| Tontes de gazon (en quantité limitée) | Paille, foin |
| Restes de fruits et légumes cuits | Essuie-tout et mouchoirs en papier |
| Coquilles d’œufs broyées | Cendres de bois (en petite quantité) |
| Fleurs fanées, plantes d’intérieur | Boîtes d’œufs en carton déchirées |
Les déchets à éviter
- Viandes, poissons et produits laitiers (attirent les nuisibles)
- Agrumes et rhubarbe en grande quantité (trop acides)
- Plantes malades ou traitées chimiquement
- Os et arêtes
- Litières d’animaux (sauf végétales)
- Cartons imprimés, papier glacé, tissu synthétique
- Cendres de charbon, mégots de cigarettes
- Poussières d’aspirateur (contiennent des microplastiques)
L’équilibre azote/carbone : la clé du succès
Pour un compostage réussi, visez approximativement un rapport de 1/3 de matières azotées pour 2/3 de matières carbonées. Ces dernières apportent la structure nécessaire et évitent la compaction, tandis que les matières azotées accélèrent la décomposition mais peuvent créer des odeurs désagréables si elles sont en excès.
Une astuce simple : après chaque apport de déchets verts (cuisine), couvrez d’une fine couche de matière brune (feuilles, broyat). C’est comme préparer un millefeuille, où l’alternance des couches est essentielle !
Comment réussir son compostage en 4 étapes
Le compostage n’est pas une science exacte, mais plutôt un processus naturel que nous pouvons accompagner. Suivez ces quatre étapes pour obtenir un compost de qualité sans tracas.
Étape 1 : La mise en place
Commencez par bien choisir l’emplacement de votre composteur :
- Placez-le en contact direct avec le sol pour favoriser l’accès des micro-organismes
- Privilégiez un endroit mi-ombragé pour éviter le dessèchement en été
- Assurez-vous qu’il soit facilement accessible, même en hiver
- Si possible, choisissez un lieu abrité du vent
Pour démarrer votre compost, commencez par une couche de matières grossières (brindilles, petites branches) pour faciliter l’aération par le bas. Ajoutez ensuite une fine couche de compost mûr ou de terre de jardin pour inoculer les micro-organismes.
Étape 2 : L’apport équilibré des matières
Adoptez le principe de l’alternance sec/humide :
- Après chaque apport de déchets de cuisine (humides), ajoutez des matières sèches et carbonées
- Fragmentez les déchets volumineux pour accélérer leur décomposition
- Variez les apports pour un équilibre nutritif optimal
- Évitez les gros amas de tontes de gazon ou de feuilles mouillées qui créent des zones anaérobies
Un compost bien alimenté ressemble à une éponge humide : si vous le pressez, il ne doit pas dégouliner ni rester totalement sec.
Étape 3 : L’entretien régulier
Le suivi est essentiel pour un compostage réussi :
- Brassez/retournez votre compost toutes les 4 à 6 semaines pour l’aérer
- Vérifiez l’humidité : ajoutez de l’eau si trop sec, des matières sèches si trop humide
- Couvrez le tas en cas de fortes pluies ou de chaleur excessive
- Observez la vie qui s’y développe (vers, cloportes, etc.) – c’est bon signe !
Étape 4 : La récolte et l’utilisation
Après 6 à 12 mois selon les conditions, votre compost est prêt à être utilisé :
- Un compost mûr est brun foncé, a une odeur de sous-bois et une texture friable
- Tamisez-le pour séparer les éléments non décomposés à réintroduire dans le processus
- Utilisez-le en paillage (2-3 cm d’épaisseur) ou mélangé à la terre (1/3 de compost pour 2/3 de terre)
- Évitez de l’utiliser pur car il pourrait être trop riche pour certaines plantes
| Problème courant | Cause probable | Solution |
|---|---|---|
| Odeurs désagréables | Excès d’humidité ou manque d’aération | Ajouter des matières sèches et retourner le tas |
| Présence de moucherons | Déchets de cuisine exposés en surface | Enfouir les déchets frais sous une couche de matière sèche |
| Décomposition lente | Manque d’azote ou température trop basse | Ajouter des matières vertes et brasser le compost |
| Tas trop sec | Manque d’humidité ou excès de matière carbonée | Arroser légèrement et ajouter des déchets verts |
Les bénéfices du compostage pour l’environnement et le jardin
Composter n’est pas seulement un geste pour votre jardin, c’est un véritable acte écocitoyen aux multiples bénéfices.
Impact environnemental positif
Le compostage contribue significativement à la préservation de notre environnement :
- Réduction des déchets : jusqu’à 40% de nos poubelles ménagères sont composées de déchets organiques compostables
- Diminution des transports : moins de camions pour collecter et transporter les déchets
- Baisse des émissions de méthane : les déchets organiques enfouis en décharge produisent ce gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2
- Préservation des ressources : le compost remplace les engrais chimiques dont la fabrication est énergivore
Saviez-vous qu’une famille de 4 personnes peut détourner environ 300 kg de déchets organiques de sa poubelle chaque année grâce au compostage ?
Bienfaits pour le sol et les plantes
Le compost est un véritable « or brun » pour votre jardin :
- Amélioration de la structure du sol : le compost aère les terres lourdes et donne du corps aux sols sableux
- Stimulation de la vie microbienne : un sol riche en compost contient jusqu’à 10 fois plus d’organismes bénéfiques
- Rétention d’eau améliorée : un sol amendé en compost retient jusqu’à 5 fois plus d’eau qu’un sol appauvri
- Résistance accrue des plantes : les végétaux cultivés sur un sol riche en compost développent une meilleure résistance aux maladies et parasites
- Libération progressive des nutriments : contrairement aux engrais chimiques, le compost nourrit les plantes sur la durée
Économies réalisées
Au-delà des bénéfices écologiques, le compostage présente de réels avantages économiques :
- Réduction de la facture de collecte des déchets : dans les zones où la tarification incitative est appliquée
- Économies sur l’achat d’engrais et d’amendements : un sac de 40L de bon compost commercial coûte environ 8-10€
- Moins d’arrosage nécessaire : les sols amendés avec du compost nécessitent jusqu’à 30% d’eau en moins
- Réduction des traitements : des plantes plus résistantes signifient moins de produits phytosanitaires
Une famille qui jardine peut économiser entre 50 et 150€ par an en produisant son propre compost !
Le compostage représente l’un des gestes écologiques les plus accessibles et les plus impactants à notre échelle. En transformant nos déchets organiques en ressource précieuse, nous bouclons le cycle naturel et participons activement à la préservation de notre environnement. Alors, que vous disposiez d’un grand jardin ou simplement d’un petit balcon, n’hésitez plus à vous lancer dans cette aventure enrichissante qui fait du bien à la planète et à vos plantes !
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